- RAYONNISME
- RAYONNISMERAYONNISMEMouvement qui fut fondé vers 1910 par Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova, dont les recherches «primitivistes» s’enlisaient. Prônant un retour à l’Orient, il est en fait assez proche, dans ses idées, mais non dans ses réalisations, de la notion, théorisée par Boccioni, d’intersection fictive des plans dans l’espace. Le rayonnisme qui est l’un des multiples aspects de la peinture «abstraite» naissante n’aura qu’une existence passagère puisque ses deux protagonistes, qui s’intéressent au décor de scène (décors et costumes pour les Ballets russes), allaient revenir à la figuration.Voici un passage essentiel du Manifeste du rayonnisme (ce texte écrit en 1912 et publié en 1913 fut contresigné par neuf amis de Larionov et de Gontcharova): «Le style rayonniste que nous proposons a pour base les formes spatiales qui surgissent de l’intersection des rayons réfléchis par différents objets, choisis volontairement par l’artiste. Par convention, le rayon sera représenté sur une surface par une ligne colorée. Les objets que nous voyons dans la vie courante ne jouent aucun rôle dans le tableau rayonniste. Par contre, l’attention est attirée par ce qui est l’essence même de la peinture: les combinaisons des couleurs, leur concentration, les rapports des masses colorées, la profondeur, la facture, tout cela intéressera au plus haut degré un connaisseur averti» (T. Loguine, Gontcharova et Larionov , Paris, 1971). On reconnaît là les propositions communes à l’époque: l’œuvre d’art est un système de signes (convention), la peinture est d’abord couleur, facture, relation, signifiant (essence).⇒RAYONNISME, subst. masc.HIST. DE L'ART (peint.) Courant pictural russe du début du XXe s., dont les adeptes cherchaient, en représentant l'objet non dans son apparence mais dans le rayonnement issu de lui, à suggérer une sorte de fuite dans l'espace. Aussi bien voit-on que de tous les ismes plus ou moins effarants dont M. Zervos étudie les caractéristiques: fauvisme, cubisme, futurisme, rayonnisme (...) ceux qui ont laissé les traces les plus durables sont justement ceux qui ont recherché « la beauté substantielle » dans ce qui fut de tous temps et sera toujours la substance même de l'interrogation artistique: l'objet extérieur à l'individu (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 109). À Moscou (...) l'abstraction est le dénominateur commun aux écoles qui s'y fondent et s'y combattent: rayonnisme de Larionov et de sa femme Nathalie Gontcharova (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p. 117).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1914 (G. APOLLINAIRE, Chroniques d'Art [Expositions Natalie de Gontcharowa et Michel Larionov, Les Soirées de Paris, juillet], éd. L.-C. Breunig, 1960, p. 403). Dér. de rayon1 (suff. -isme), trad. le russe loutchizm, dér. de loutch « rayon », la peinture de Larionov se caractérisant par l'utilisation de rayons de couleur.
rayonnisme [ʀɛjɔnism] n. m.ÉTYM. 1913; de 1. rayon.❖♦ Hist. de la peint. École de peinture issue du futurisme et développée à partir de 1912 en Russie.0 En 1911-12, apparaît, en Russie, le Rayonnisme, de Larionow et Nathalie Gontcharowa issu, en partie, du Futurisme lors des conférences de Marinetti à Moscou et à Saint-Pétersbourg en 1910. Le manifeste le définissant date de 1913. Un tableau « rayonniste » doit glisser hors du temps et de l'espace, suggérer une quatrième dimension par des rayons de couleurs parallèles ou contrastées.Maurice Gieure, la Peinture moderne, p. 97.❖DÉR. Rayonniste.
Encyclopédie Universelle. 2012.